Propos insignifiants
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 Oeuvres de Michel Déon

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LP de Savy
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MessageSujet: Oeuvres de Michel Déon   Oeuvres de Michel Déon Icon_minitimeMer 25 Oct 2006 - 19:31

Michel Déon, un écrivain de bonne compagnieJean-Paul Caracalla, le Figaro 19 octobre 2006


A l'occasion de la publication d'un volume de ses romans en collection « Quarto », une dizaine de jeunes écrivains français et étrangers rendent hommage à leur aîné. Ils confient quel livre de Déon a compté pour eux.

Voyageur, esprit européen, amateur d'art, lecteur généreux, l'académicien a surtout bâti au fil des ans une oeuvre ample dont une partie est aujourd'hui réunie en un volume.

ON SAIT que du jeune homme à l'Immortel, le vert sied à Michel Déon. « Pléiadisé », comme aurait dit Céline, son oeuvre aurait paru certainement sur le papier bible traditionnel et sous une couverture pleine peau de sa couleur culte. Non, la collection « Quarto » n'est pas l'antichambre de la « Pléiade », les deux collections se distinguent nettement par la forme et par l'esprit. Le « Quarto » des oeuvres de Michel Déon sous une couverture hellénisée d'Alecos Fassianos réunit huit romans connus, vingt et un textes illustrés plus rares appréciés des seuls aficionados de l'auteur d' Un Taxi mauve. Dans sa préface, Michel Déon nous avise qu'il est un surdoué de la littérature. « J'écris des romans depuis l'âge de 4 ou 5 ans. » Son premier récit, disons plutôt sa fable, il l'échafaude en revenant du petit cours La Fontaine où l'écolier, doux agneau, empruntant la rue du Ranelagh, rencontre un loup. Faisant face courageusement à l'animal féroce, il le trucide avec son bâton. Belle revanche de l'agnelet sur le loup, qui devrait bien inspirer au fabuliste une morale nouvelle.

Cette vaillance semble ne l'avoir jamais abandonné, Félicien Marceau le soulignait avec esprit en recevant le nouvel académicien chargé de faire l'éloge de Jean Rostand, dont il occuperait dorénavant le fauteuil. Après son intronisation officielle, Déon, malicieux, se flattait, en aparté, d'avoir déclamé son discours sans prononcer une seule fois le mot grenouille.

Je rencontrai Michel pour la première fois avenue de l'Opéra dans la librairie tenue par Gérard Mourgue. Très jeune, ce garçon avait effectué ses premières armes de libraire dans un petit magasin de la rue de Courcelles, Les Essais, où Bernard Frank, son voisin, venait bouquiner. Frank se souvient que Mourgue lui fit découvrir en 1954 un roman nouveau, « à lire de toute urgence » : Bonjour Tristesse. Un jour de novembre 1955, dans ce sous-sol de la librairie de l'avenue de l'Opéra, Michel Déon se livrait à une séance de signatures. Je lui tendais un exemplaire de son dernier titre Tout l'amour du monde. Après l'avoir remercié de sa dédicace aimable, je lui demandais s'il accepterait de collaborer à La Revue des Voyages dont je venais de prendre la direction ; la politique éditoriale réservant aux textes d'écrivains une priorité.

L'un comme l'autre nous étions, ce jour-là, assez réservés et j'étais loin alors d'imaginer qu'allait naître entre nous cette longue amitié. Michel Déon me semblait taiseux, et moi plutôt bavard dès que nous abordions le chapitre des livres.


Exilé volontaire

La vie de Paris, celle qu'il y menait, ne lui convenait guère. Les années germanopratines, les gens de la nuit, n'étaient que souvenirs « dont meurt le bruit parmi le vent ». De ses nombreux voyages, il avait contracté le virus des départs.

Après mon mariage, il venait de temps à autre à la maison, ne souffrant guère la présence du bébé, une fille que nous venions d'avoir. Il disait l'air dégoûté : « Enlevez cet enfant qui sent le lait. » Quelques années plus tard, à son tour papa d'une petite Alice, le délicat se délectait des couches et des bavoirs de l'enfant. Lorsque la santé de sa fille vint à le tourmenter, nous restions quotidiennement à son écoute et de tout coeur près de lui. La critique théâtrale pour Les Nouvelles littéraires - il y partageait la chronique avec Gabriel Marcel - ne l'enthousiasmait guère. Je le rencontrai un soir à la sortie d'un mauvais spectacle. D'humeur maussade, il me dit qu'il quittait Paris pour le Portugal. Exil volontaire courageux ; éloigné de Paris, ses diverses collaborations allaient cesser d'alimenter son escarcelle.

En 1959, Chardonne avait décidé que nous irions ensemble lui rendre visite dans la petite maison de Cabriz, près de Sintra, où il s'était installé avec Chantal, sa future épouse. J'avais organisé le voyage dans le luxueux Sud-Express pour que l'ermite de La Frette puisse contempler, comme il le souhaitait, les paysages que nous allions traverser. Vautré dans un fauteuil profond de la voiture Pullman, il monologuait comme à son ordinaire. À Irun, nous quittâmes le pullman - écartement différent des voies - pour le wagon-lit. Après une nuit et une bonne partie de la journée, le voyage s'achevait par la traversée des provinces du Ribatejo et de l'Alentejo, nous quittions notre train à la gare du Rossio de Lisbonne au soleil couchant.

Abreuvés de conseils et de mises en garde sur le mariage par le romancier du couple, les futurs époux Déon demeurèrent sourds aux affres que leur prédisait Chardonne sur la vie à deux. Ils se marièrent et eurent deux enfants. Dès lors, on ne pourra plus visiter les amis Déon sans prendre le bateau ou l'avion. Que ce soit pour Spetsai, l'île grecque de la mer Égée, ou pour l'Irlande, à la recherche de l'ancien presbytère de Tynagh dans le comté de Galway. Dieu merci, Académie oblige, qui le ramène à Paris, et nous pouvons toujours, avant la traditionnelle séance du jeudi, avaler ensemble une omelette aux fines herbes aux Deux-Magots pour un déjeuner de soleil.


Oeuvres de Michel Déon «Quarto» Gallimard, 1372 p., 30 €.
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MessageSujet: Re: Oeuvres de Michel Déon   Oeuvres de Michel Déon Icon_minitimeMer 25 Oct 2006 - 19:35

Sans lui, que serait la Grèce ?

Par Takis Theodoropoulos, Le Figaro 19 octobre 2006.

PAGES GRECQUES n'est pas un livre de voyage. C'est le roman d'un monde qui perd petit à petit le droit à la solitude, qui commence à avoir honte de ses particularités, qui se normalise, qui s'enlaidit. Suspendu dans l'espace intermédiaire qui sépare d'un côté la matérialité d'un présent presque opaque parce qu'oublieux de tout ce qui lui est extérieur, et de l'autre les obsessions d'une mémoire mythologique qui imprègne son paysage, le pays des Pages grecques ressemble à un « no man's land » prêt à accueillir les exilés et les épaves qui échouent sur ses côtes.

Le pays des Pages grecques est un théâtre d'ombres où tous ces Nicos, Spyros, Annoula, Olaf et Hermann revendiquent leur existence en se bousculant sur scène avec Ulysse et Nausicaa, Thésée et Lycomède. Dessinés de quelques traits, marquant leur présence par des bribes de discours, des « kalimera » et des « ouzakis » ils ressemblent à des esquisses d'un art de vivre qui légitime leur présence en s'inscrivant sur l'horizon d'une temporalité qui les dépasse. « J'ai eu beau m'en défendre, me convaincre (et y parvenir souvent) que j'étais venu là pour un certain art de vivre et pas du tout pour des raisons littéraires, je n'ai pas cessé de rêver aux dieux et aux héros de l'Antiquité, à l'obsédante guerre de Troie qui ruina deux civilisations, celle des vainqueurs comme celle des vaincus. » À Patmos l'Apocalypse de saint Jean semble une affaire imminente.

Est-ce l'histoire d'une découverte ? C'est plutôt la chronique d'une reconnaissance. De ce point de vue les trois livres qui composent les Pages grecques s'inscrivent dans la lignée des textes qui, de Chateaubriand jusqu'à Henry Miller, ont fait de la Grèce une des cibles privilégiées de l'imaginaire européen. « Sa magique attraction pour ceux qu'un refus agite, fût-il vague ou puéril », n'est pas portée par l'élan de la nostalgie, ni par la curiosité d'un savoir prêt à être surpris par l'inconnu ou l'inattendu. C'est que là-bas on s'y attend tout en risquant d'être déçu ou désenchanté. Cette dimension « outre-tombe » fait partie du sensible, de la même façon que les ruines de l'Antiquité font partie de notre modernité.

Michel Déon est arrivé à l'île de Spetsai le 1er Janvier 1960. Il y est resté trente ans. L'univers qu'il met en scène dans Pages grecques n'existe plus. Le paysage, malgré quelques poches de résistance, s'est modifié, les traits de ses caractères se sont évaporés dans le conformisme de la mondialisation qui n'admet plus ni les espaces intermédiaires ni l'intelligence littéraire qui était suffisamment sensible pour en être touchée. Ils sont devenus intempestifs. D'où leur actualité dans un présent qui se contente des aménités des différentes cultures ethniques, emmailloté de plus en plus dans l'ennui d'un paysage qui se feuillette comme un guide touristique.
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MessageSujet: Re: Oeuvres de Michel Déon   Oeuvres de Michel Déon Icon_minitimeMer 25 Oct 2006 - 19:37


Un lecteur sévère et enthousiaste


Par Valentine Goby, le Figaro 19 octobre 2006.

À L'AUTOMNE 2002, Michel Déon, dont je connais les livres et pas le visage, m'arrive par une lettre. Papier jaune paille, en-tête Tynagh, Irlande. La lettre est rédigée à la main, s'étire sur deux pages, elle a mis trois jours à atteindre Paris, deux autres pour rejoindre Grasse où je suis en vacances. Il parle de mon premier roman, La Note sensible. Chaque fois, je veux dire à chaque roman, la lettre de Michel Déon, enthousiaste ou sévère, fera ce lent trajet, l'été, de sa plume jusqu'à la maison de mon père.

Je pense à La Montée du soir, à ce temps que Michel Déon sait prendre dans ses lettres, et écrire dans ses livres. La nuit tombe, mais le soir monte. À travers deux jours dans la vie de Gilbert Audubon, Michel Déon cherche à situer l'instant où les liens commencent à se faire, à se défaire, les prémices de l'oubli, de la fuite, comme on s'obstinerait à situer le début du soir. On ne voit les choses qu'accomplies, mais lui dissèque, dilate le temps jusqu'aux limites de l'immobilité. Pour le lecteur, et pour moi.

Nous nous rencontrerons dans un Salon du Livre en banlieue parisienne dont je n'ai aucun souvenir, sinon celui d'une main tendue, d'une voix qui dit : « Je suis Michel Déon », et rien de plus. Nous parlerons, peu. Il m'écrira, plus tard, dans un temps moins serré, plus doux, de ces longues lettres auxquelles je répondrai, intimidée, abandonnant provisoirement le clavier de mon ordinateur, mes e-mails, mes SMS. J'écrirai, moi aussi, à la main, pour éprouver, à sa manière, l'épaisseur du temps.
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MessageSujet: Re: Oeuvres de Michel Déon   Oeuvres de Michel Déon Icon_minitimeMer 25 Oct 2006 - 19:39

Ce laconique qui cache un secret

Par Éric Neuhoff, 19 octobre 2006.

C'EST MON PREMIER livre de Déon. Je me souviens de cet été 1973 où je dévorais goulûment Un taxi mauve, le soir sur une terrasse d'Espagne. Le volume Gallimard - je l'ai toujours - appartenait à ma grand-mère. Dans la maison, tout le monde dormait. J'étais sur la Costa Brava et pourtant je marchais dans la tourbe, je chassais la grouse, je visitais des manoirs abandonnés dont tous les miroirs avaient été brisés. Surtout, surtout je couchais avec la princesse Sharon, qui se laissait prendre sans se donner. J'avais dix-sept ans et il ne m'était rien arrivé. Il me semblait que la vie serait comme ça, faite d'exil, d'instants magiques et de regrets. Je n'ai jamais oublié ce narrateur laconique qui cache un secret. Ça doit être un des romans que j'ai lus le plus dans ma vie (il y a aussi Gatsby, L'Attrape-coeur et Le Feu follet). C'est fou, le nombre de choses que j'ai faites à cause de ce roman. Je suis allé en Irlande un mois de mars où il ne pleuvait même pas. J'en ai offert des exemplaires à la terre entière. J'ai vu le film de Boisset dans ses deux versions (la scène où Charlotte Rampling dit « Surprise, surprise » est meilleure en anglais). J'ai évidemment lu les oeuvres complètes de l'auteur. Par la suite, j'ai rencontré Michel Déon, mais cela est une autre histoire, qui ne se raconte pas. Personnellement, j'aurais écrit Un taxi mauve, je me serais reposé sur mes lauriers jusqu'à la fin de mes jours. Nous sommes tous des amoureux de la princesse Sharon.
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MessageSujet: Re: Oeuvres de Michel Déon   Oeuvres de Michel Déon Icon_minitimeMer 25 Oct 2006 - 19:41

Le sourire douloureux proche du rire

Par Yasmina Reza, Le Figaro 19 octobre 2006.

DANS LA CHAMBRE de ton père, un homme se penche sur le berceau de son enfance. L'escalier en colimaçon, le tapis rouge, la porte à vitre opaque, la concierge en noir qui se penche sur le landau. Un impossible souvenir (l'enfant n'a pas un an) qu'il attribue au fugitif envol de l'âme, désireuse parfois de contempler son enveloppe vide, fut-ce celle d'un nourrisson. La plume de ce livre est tenue par « cette chose immatérielle, insaisissable » qui esquisse la matière des jours d'autrefois, les lieux, les rues, les noms. La mère est appelée Blanche, le père Papa. Une mémoire libre et dansante qui ouvre les portes des cuisines, des classes, qui s'assoit aux terrasses des cafés, où passent les femmes de tous âges, seins, jambes, bouches peintes, inaccessibles et mortelles piqûres. Et peu à peu, Papa. Sans prévenir, la figure de Papa s'impose dans les feuilles d'allure légère. Père orgueilleux et secret que le lecteur commence à aimer, en même temps que l'enfant, et que la mort nous retire.

La chambre de ton père, où l'enfant va dormir à la dernière page, est l'un des plus beaux récits de chagrin qu'on puisse lire. Il ressemble à son auteur, je veux dire plus exactement au sourire de son auteur. Un sourire de gaieté amicale, un sourire complice et proche du rire, mais aussi éclos de douloureuse profondeur. Un jour où nous déjeunions, nous parlions de tout, de littérature (je ne peux écrire ces lignes sans dire l'intérêt et l'incroyable générosité de Michel Déon envers les autres écrivains), de choses frivoles, de l'âge et de notre dispa­rition. Je lui demandai s'il croyait en un possible lendemain dans l'au-delà. « Non, non », me dit-il en riant comme on répond à une simplette. Et il ajouta: « S'il y avait quelque chose après la mort, ça se saurait. »
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MessageSujet: Re: Oeuvres de Michel Déon   Oeuvres de Michel Déon Icon_minitimeMer 25 Oct 2006 - 19:42

Sans esprit de clan

Par Jean Rolin, le Figaro 19 octobre 2006.

JE VOUS PARLE d'Haïti dans un environnement incroyablement romanesque, qui ne déplairait pas à Michel Déon. Dans l'avion qui me menait à Port-au-Prince, j'ai relu Les Poneys sauvages et j'ai retrouvé ce qui m'avait attiré dans ce livre il y a trente ans : l'idée que l'homme n'est rien sans l'effort qu'il fait pour se mêler à l'histoire. Cette illusion prométhéenne qu'il peut changer le cours du monde (dans les maquis royalistes du Yémen, mais ce serait la même chose avec les guérillas marxistes d'Amérique latine) traverse les personnages de ce grand roman d'aventures, Georges Saval ou Horace McKay. C'est une conviction que j'ai partagée avec Déon. La première fois que je l'ai rencontré, c'était en 1982 au prix Roger-Nimier que je venais d'obtenir, probablement grâce à lui. La dernière, c'était à l'occasion du prix Jacques-Audiberti de la ville d'Antibes qu'il m'a récemment remis. À chacune de nos rencontres, je suis frappé par la constance avec laquelle cet écrivain comblé continue à lire, encourager et promouvoir les jeunes romanciers. Sa curiosité littéraire n'est pas émoussée. Elle est étrangère à tout esprit de clan.
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MessageSujet: Re: Oeuvres de Michel Déon   Oeuvres de Michel Déon Icon_minitimeMer 25 Oct 2006 - 19:44

L'homme qui écrit encore des lettres

Par Brina Svit, le Figaro 19 octobre 2006.

IL Y A QUELQUE temps, j'ai reçu un courrier électronique d'un ami slovène, qui s'inquiétait de savoir si, en France, le courrier traditionnel marchait comme il fallait. Il m'avait envoyé son dernier recueil de poèmes et n'avait aucune nouvelle de ma part. Je l'ai rassuré et ai ajouté, en PS, que je voulais faire les choses bien, comme Michel Déon. J'ai eu une réponse quasi instantanée : « Que veux-tu dire par là ? Qui est M. D. ? » J'ai réfléchi un peu avant d'envoyer une phrase laconique et pressée « M. D. est un homme qui écrit encore des lettres... »

J'ai rencontré Michel Déon à l'occasion de la sortie de Con brio, mon premier roman traduit en français. Nous faisions notre service de presse dans la petite bibliothèque chez Gallimard, chacun derrière sa pile de livres encore tout frais. On a bavardé, on a échangé nos livres, comme on le fait d'habitude. On bavarde, on échange des livres... mais on ne lit pas, on ne réagit pas. Quelle n'a pas été ma surprise quand quelques jours plus tard, je recevais une lettre venant d'Irlande ; la première lettre de Michel Déon. Parce qu'il y en a eu d'autres. Après chaque nouveau livre que je lui ai envoyé, avec amitié et appréhension, il y a eu une lettre. Des lettres comme s'écrivaient des écrivains autrefois, se précisant ouvertement et amicalement ce qui allait et ce qui n'allait pas dans leurs écrits mutuels. Le tout avec sa graphie rapide, nonchalante, pas toujours facile à déchiffrer. La graphie, c'est comme un autre visage, plus intime, plus secret. Michel Déon est le seul écrivain français qui m'écrit des vraies lettres et me fait cadeau de cet autre visage.
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MessageSujet: Re: Oeuvres de Michel Déon   Oeuvres de Michel Déon Icon_minitimeMer 25 Oct 2006 - 19:46

Les droits sacrés du plaisir

Par François Taillandier, Le Figaro 19 octobre 2006.

JE POURRAIS dire que c'est un beau roman. Je pourrais dire que c'est écrit dans une prose souple et sub­tile, virtuose mais qui se fait oublier : la classe à travers la simplicité, c'est la véritable définition de l'aristocratie.

Je pourrais dire que l'on croit à tous ces personnages, on les sent, on respire l'odeur des parquets, le matin à Cap-Ferrat, et le romancier mêle si finement les références réelles aux fruits savoureux de son imagination, que l'on a l'impression de lire de l'histoire littéraire.

Car Un déjeuner de soleil raconte la vie d'un écrivain imaginaire, dont Michel Déon a inventé tous les romans, et toute la biographie compliquée, et les secrets, et les amours. C'est un roman qui évoque de façon virtuose l'infinie question des rapports du roman avec le réel, du réel avec la fiction. C'était déjà l'affaire de Cervantès et celle de Diderot, entre autres.

Et pourquoi est-ce virtuose ? Parce que sans préjugé. L'auteur n'a établi aucun tableau de bord. Il joue avec ça. Le roman ne pense pas : le roman joue. Et c'est pour ça qu'il pense. Bref, je pourrais développer toutes sortes d'idées autour de ce roman (et d'autres pages de Déon). Mais il me semble que je ne dirais pas l'essentiel de ce que me communique son oeuvre. Elle me communique une nostalgie, parfois douloureuse. Le monde dans lequel elle s'enracine n'était pourtant pas drôle. Il comportait des guerres, des injustices, des horreurs. Mais face à cela, il a été de ces écrivains qui ont affirmé les droits imprescriptibles du plaisir, de l'amour des autres, du goût de connaître, de l'admiration de ce qui est beau, de l'étonnement, du bonheur de vivre. La qualité mystérieuse des personnages de Déon, c'est leur sentiment de la vie, exquis et sans phrase. Quand je lis ça, j'ai l'impression de vivre comme une brute, dans un monde de brutes.
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MessageSujet: Re: Oeuvres de Michel Déon   Oeuvres de Michel Déon Icon_minitimeMer 25 Oct 2006 - 19:47

Une formidable liberté d'invention

Par Benoît Duteurtre, le Figaro 19 octobre 2006.

J'AI RENCONTRÉ Michel Déon par la musique... C'était dans une Salle de répétition, sous les toits de la salle Favart où se déroulait une lecture de son opéra Une jeune Parque, mis en musique par Rémy Gousseau. En bavardant avec lui, j'ai vite compris que le romancier Déon était aussi un amoureux des arts, spécialement de la musique (il signa même un opéra-bouffe avec Pierre Petit) et de la peinture. En témoignent les textes rassemblés à la fin de ce volume d'oeuvres, illustrés par ses amis : Willy Mucha, Georges Ball, Jean Cortot, Julius Baltazar... souvenirs d'un Paris artistique et bibliophile presque disparu de nos jours où chaque milieu artistique semble enfermé dans sa spécialité, ses chapelles et ses enjeux de pouvoir.

Autre chose me frappe à la lecture de ces textes brefs : leur formidable liberté d'invention, dans une grande diversité de registres : fantaisie visionnaire dans le sillage de Michaux (Balinbadour, un pays où le mot aurore se dit « kxjttrp »), nouvelle teintée de surréalisme (cette jeune Parque qui fascine un groupe d'adolescents au bord de la mer), poésie en vers et en prose (Un chantier de démolition, Les Migrateurs du monde), satire loufoque à la Swift (Hu-tu-fu, où des congressistes pratiquent un curieux tourisme sexuel), antiquité revisitée par les temps modernes (Lettre ouverte à Zeus, Dernières Nouvelles de Socrate, Le Livre de Jason)... J'insiste sur cette liberté pour ne pas laisser croire - aux élèves formatés par l'enseignement scolaire - qu'au milieu du XXe siècle, s'opposaient le camp de l'audace (le « nouveau roman ») et celui du conservatisme (les « hussards »). À la lecture des oeuvres, c'est souvent le contraire qui apparaît, spécialement chez Déon, lui qui travailla aussi bien avec Salvador Dali et se montre ici aventurier, expérimentateur en littérature, habile à passer d'un genre à l'autre, comme ne le font plus guère nos fabricants de romans. De ces morceaux variés se dégagent pourtant quelques constantes, comme le goût passionné du ciel et des nuages, ou ce questionnement récurrent sur les dialogues qui se tiennent, là-haut, dans l'infini...
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MessageSujet: Oeuvres de Michel Déon   Oeuvres de Michel Déon Icon_minitimeJeu 14 Déc 2006 - 23:37

Michel Déon : "J'ai pris le goût des îles"


ll connaît tous les chemins, et même tous les arbres de cette forêt où l'on pourrait si facilement se perdre, malgré les sentiers fléchés dont il est l'un des initiateurs. Il fait une longue marche chaque matin, ici ou dans un autre coin de sa campagne irlandaise, dans le comté de Galway. Michel Déon, qui porte ses 87 ans avec une élégance désinvolte, est une silhouette alerte - coiffée d'une casquette, maniant une grosse canne -, un promeneur solitaire - "généralement je suis avec mon chien, mais pour l'heure je n'en ai pas, il est mort récemment" - ou accompagné d'un ami, d'un visiteur qu'il initie aux beautés pacifiques des lieux.

Voilà plus de trente ans que l'Irlande est le pays de ce Français arpenteur de l'Europe, et d'abord tourné vers le Sud. "Dès la Libération, après ces années de confinement dans les frontières françaises, j'ai eu envie d'espace, de voyage." Il ira donc en Italie, en Espagne, au Portugal, au Maroc... - en Suisse et aux Etats-Unis aussi -, pour des séjours plus ou moins longs. "Mais je ne suis pas un nomade, précise Michel Déon, j'aime me fixer." En outre, comme il l'écrit dans Mes arches de Noé - un livre ne figurant pas dans le volume "Quarto" qui vient de paraître (1) : "Dans Robinson, j'ai pris le goût des îles et ce goût m'a poursuivi la vie entière."
Avant l'Irlande, "son" île sera grecque. L'année de ses 40 ans, en 1959, il découvre, non loin des côtes du Péloponnèse, Spetsai. Il s'y installe avec sa compagne, Chantal, qu'il épousera quelques années plus tard - et qui maintenant élève des chevaux en Irlande. Ils achèteront un terrain et feront construire leur maison, où Michel Déon écrira notamment les récits réunis plus tard sous le titre Pages grecques - Le Balcon de Spetsai, Le Rendez-vous de Patmos, Spetsai revisité (2).
Comme les héros de certains de ses romans, Michel Déon est un séducteur, un amoureux de la vie, du Sud, de la mer, des femmes, des parfums de jasmin, des alcools doux et forts, des tabacs odorants... C'est pourtant dans cette grande île loin de la Méditerranée, l'Irlande, qu'il commence à séjourner, en 1969. En 1974, il achète le presbytère où il vit désormais, Old Rectory, et, dès lors, partage son temps entre la lumière de Spetsai et la verte campagne irlandaise. "Mais d'année en année Spetsai s'est transformée. On a beaucoup construit. L'endroit est devenu trop fréquenté, trop urbanisé, trop touristique. Je me suis décidé à vendre notre maison en 1988, ce qui n'a pas été sans douleur", dit-il aujourd'hui en montrant les photos de sa terrasse, surplombant une baie et un petit port.
"La Grèce m'aura obsédé, je ne cesserai jamais d'y penser, d'en remuer les souvenirs, de laisser sa lumière pénétrer dans mes livres, mais c'est l'Irlande qui m'aura gardé... enfin... jusqu'à aujourd'hui... laissons à demain ses libertés. L'Irlande est là tandis que j'écris devant la fenêtre et que monte le soir, rose encore à l'horizon, déjà sombre avec de lourds nuages bleuâtres que le vent pousse vers le grand Atlantique." Ce sont les premières phrases de Cavalier passe ton chemin !, le dernier livre de Michel Déon, publié en 2005 et qui clôt ce "Quarto". Un titre tiré de Yeats pour des "pages irlandaises", dédiées à sa fille, Alice Déon.
A ce "Quarto" manque l'Italie, et tout particulièrement Je vous écris d'Italie... (1984), "mais il faudrait un autre volume, indique Déon, pour rassembler mes romans méditerranéens". Il s'agissait là, explique-t-il dans sa préface, de donner quelques jalons d'un long parcours.
Thomas et l'Infini (1975) est un bref conte que Michel Déon affectionne : "Comme je l'ai dit à Claude Gallimard, qui n'était pas seulement mon éditeur, mais mon ami et un conseiller très avisé, c'est en quelque sorte mon Petit Prince."
La Chambre de ton père, récit autobiographique récent (2004), pudique et émouvant, plein d'humour aussi, évoque les premières années d'Edouard Michel - il prendra ensuite une partie du nom de sa grand-mère maternelle, Blanche Déon de Beaumont -, dont le père meurt quand il n'a que 13 ans.
Le célèbre Taxi mauve (1973) fut une histoire irlandaise à succès, puis un film d'Yves Boisset, avec Philippe Noiret, Fred Astaire, Peter Ustinov et Charlotte Rampling.
Et ce Déjeuner de soleil (1981) ? Quel écrivain connu se cachait derrière ce singulier héros, Stanislas Beren ? "Mais personne en particulier, répond Déon, je n'ai jamais eu l'intention d'écrire un roman à clés. Beren est un personnage composite, qui a des traits de plusieurs écrivains, dont Paul Morand, et moi-même."

PRENDRE CONGÉ À L'AVANCE

La Montée du soir (1987), texte testamentaire avant l'heure, comme pour se débarrasser de la question de l'adieu au monde, prendre congé à l'avance et continuer à vivre et à écrire, se devait de figurer dans ce panorama. Tout comme Les Trompeuses Espérances (1956, nouvelle édition 1990) qui, commente Déon, "ferme la porte aux dernières interrogations trop personnelles".
Quant aux Poneys sauvages, très gros roman qui a nécessité plusieurs années de travail, c'est, écrit-il dans sa préface, "mon interprétation d'une question beaucoup plus ambitieuse : dans quel désenchantement ont vécu les déracinés de ma génération pendant et après la seconde guerre mondiale ?" "C'est un livre qui a changé ma vie", ajoute-t-il. Première grande reconnaissance publique, prix Interallié 1970 qui suscita la polémique, fut jugé "réactionnaire". "On m'a même traité, à la télévision, de fasciste, ce que je ne suis pas."
C'est le livre qui exprime et synthétise les idées politiques et existentielles de Michel Déon. Car il appartient à ce groupe que Bernard Frank, en 1952, dans un article des Temps modernes, qualifia de "Hussards". Avec Jacques Laurent, Antoine Blondin, Roger Nimier, il est "un représentant d'une littérature de droite, vigoureuse, parfois agressive, qui s'exprime aussi bien dans la presse, que par des écrits de circonstances, ou par la mise en situation de personnages romanesques", comme le précise Jean-Pierre Poussou dans son introduction à un colloque tenu en 2004 à la Sorbonne (3).
Même s'il a choisi, selon le mot de Denis Tillinac, de "regagner les pénates de son imaginaire" (4) et d'entrer à l'Académie française, en 1978, - au fauteuil de Jean Rostand -, s'il affirme "je cherche en vain un homme politique à admirer", s'il vote rarement, Michel Déon reste fidèle à sa formation et à ses engagements. Au premier chef, une grande admiration pour Maurras - il a été secrétaire de rédaction de L'Action française, à Lyon, après avoir été démobilisé, de 1942 à 1944. Il ne se cache pas d'avoir été maréchaliste - "Oui, j'ai cru que Pétain sauverait le pays". Son anti-gaullisme a toujours été radical. "Quand De Gaulle est revenu au pouvoir en 1958, j'ai su que nous allions perdre l'Algérie." "Toutefois, c'était un homme d'Etat. Comme après lui François Mitterrand. Rien à voir avec le personnel politique actuel... Médiocre."
Ce n'est pas pour fuir des questions gênantes qu'il revient à une conversation sur la littérature. Il n'y a chez lui ni repentir, ni hypocrisie, ni penchant pour l'autocritique, ce qui ne manque pas d'allure en des temps où le reniement passe pour une vertu. Lire, écrire, "c'est surtout cela qui m'intéresse", aime-t-il à répéter. Le petit Edouard Michel a écrit "des romans depuis l'âge de 4 ou 5 ans". Bien avant de penser à devenir Michel Déon, avant même de savoir tracer des lettres sur le papier, il inventait des histoires auxquelles ses parents feignaient de croire.
"Comme souvent les enfants uniques, j'ai lu avec avidité. D'abord les auteurs de la bibliothèque de mon père, dont Anatole France, qu'il admirait, puis je suis parti à la découverte de ceux qui allaient devenir mes écrivains favoris." La bibliothèque du grand bureau irlandais est très fournie. Stendhal, "bien sûr". André Fraigneau, Jacques Chardonne, Paul Morand - Déon a contribué, avec quelques autres, à les faire sortir du purgatoire. "Morand m'a influencé bien avant que je fasse sa connaissance. J'admirais ses trouvailles de style, sa rapidité, son rythme, son art des portraits de femmes..."
Il y a aussi un rayonnage entier de Valery Larbaud, "une passion". Tout Conrad. "Je ne peux pas compter le nombre de mes relectures d'Au coeur des ténèbres et de La Ligne d'ombre. Je ne saurais dire avec précision pourquoi. Conrad me parle. J'ai sans doute un peu rêvé d'être lui." Gide a été important, "mais on ne rêve pas d'être Gide, on voudrait être un héros...". Et - signe du destin ? - "ma mère revendiquait une ascendance irlandaise et c'est un auteur irlandais qui m'a donné le grand choc de mes lectures de jeunesse : Joyce, avec Ulysse."
Les contemporains ne sont pas absents, Déon n'a jamais perdu sa curiosité. Des Français et des étrangers, dont Truman Capote et William Styron, "un romancier que je relis volontiers". Parmi ses cadets, l'un de ses préférés est certainement Jean Rolin, qu'il soutient et encourage depuis de nombreuses années. Ce qui peut bien réunir un ancien maoïste et un maurrassien ? "Tout simplement la littérature."
Pour payer son tribut aux auteurs qui ont fait de lui l'écrivain qu'il est, Michel Déon écrit en ce moment un livre d'essais. A son habitude, il travaille après sa promenade matinale et le déjeuner. "Sur des feuilles, jamais sur des cahiers. J'écris tout l'après-midi. Mais bien sûr, je tourne aussi un peu en rond... Je caresse le chat. Je vais me faire du thé. Et je regarde par la fenêtre..."



ŒUVRES de Michel Déon. Préface de Michel Déon, chronologie "Vie et oeuvre" par Alice Déon, Gallimard "Quarto", 1 372 p., 30 €.(1) Ce volume rassemble 8 des quelque 50 livres de Michel Déon - Thomas et l'Infini, illustré par Etienne Delessert ; La Chambre de ton père ; Les Trompeuses Espérances ; Les Poneys sauvages ; Un taxi mauve ; Un déjeuner de soleil ; La Montée du soir ; Cavalier, passe ton chemin ! - ainsi que plusieurs textes de Michel Déon illustrés par Julius Baltazar, Willy Mucha, Mathieux-Marie, Dorny, Jean Cortot...

(2) Gallimard, 1993 (la plupart des livres de Michel Déon sont publiés chez Gallimard. Quelques-uns sont chez Plon, Robert Laffont, La Table ronde).
(3) Michel Déon, aujourd'hui, sous la direction d'Alain Lanavère, Thierry Laurent et Jean-Pierre Poussou, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 120 p., 18 €. A lire aussi : Michel Déon, écrivain engagé ou désengagé ?, de Thierry Laurent (postface de Michel Déon, éd. des Ecrivains, 1999).
(4) Le Magazine littéraire n° 305, décembre 1992 "La légende des Hussards".
Josyane Savigneau



Biographie

1919 : 4 août. Naissance d'Edouard Michel, à Paris.
1933 : son père meurt d'une tumeur au cerveau.
1937 : il s'inscrit à la faculté de droit et commence à travailler à L'Action française.
1940 : il est mobilisé.
1942 : démobilisé, il est à Lyon, en zone non occupée et devient secrétaire de rédaction de L'Action française.
1944 : parution de son premier livre, Adieux à Sheila, sous le nom de Michel Déon, qui deviendra ensuite son patronyme officiel.
1950 : séjour aux Etats-Unis, avec une bourse de la Fondation Rockefeller.
1960 : long séjour à Spetsai, l'île grecque qu'il a découverte à la fin de 1959.
1963 : mariage avec Chantal Renaudeau d'Arc.
1969 : premiers automne et hiver en Irlande.
1978 : est élu à l'Académie française, au fauteuil de Jean Rostand.
1988 : vend sa maison de Grèce et s'installe définitivement en Irlande.


Article paru dans l'édition du 15.12.06 Le Monde
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